dimanche 29 juin 2014

From the outside in - Gaypride 2014 Paris

Forcément il pleut. A verse. La longue queue des chars de la Gay pride -la fierté des homos lesbiennes bi trans et trav-oeuf-jambon-fromage et plus si affinités, se met en branle.

J’arrêterai là les sous entendus graveleux mais il fallait en faire.


Car raconter une Gaypride c'est embrasser tout un spectre large de l'être humain avec ses contradictions, ses espoirs, ses rêves, ses extravagances. C'est un moment rempli de colère, de joie, d'indignation et d'espoir.
C'est sobre et exubérant.C'est chaste et terriblement sexuel aussi. Poétique et mouillé et suintant (et pas qu'à cause de la pluie)



Il y a quelque chose de magique à voir regarder, même en voyeur la parade. Ces personnes qui bravent la météo et le regard de leurs concitoyens. Car dedans comme dehors, sur le trottoir ou sur le pavé il est difficile de savoir qui est qui et qui pense quoi.
Certains sont sympathisants, d'autres curieux, d'autres fétards.
Certains sont politique et miltants. D'autres sont festifs et rebelles.
Difficles pour certains de savoir s'ils sont homosexuels ou juste sympathisants.
Ces jeunes sont ils là pour la fête, la musique, l'ambiance ou n'y a t'il pas un peu ou beaucoup de convictions.
Il y a les chars politique, l'eau de Paris, les sportifs, la RATP, les flics, les juifs. on a des voisins qui passent (4 belges, des néerlandais).
Il y a les gouines, les Bi, les trav classes et sublimes ou vieux et assumés. Des lesbiennes en soutien gorge ou seins nus. Une femme en fauteuil roulant avec son chien, les lesbiennes des îles, les affiliés Goth.
Des papillions géants, des wonder woman-He, des esclaves en latex, des uniformes, des tenues extravangantes et des talons de 12 au moins.
Les messages placardés, slogans de révolte et cris d'espoir. Des personnes communes qui marchent avec ou sans revendications.
PMA et adoption tiennent le haut du pavé des revendications cette année.

On affirme sa différence, on réclame le droit d'être comme les autres. Devant moi défile toute la beauté de l'être humain avec ses contradictions.
Il est touchant de voir tous ces gens défiler pour des raisons qui leur sont propre. Tous réunis malgré des buts différents bien qu'un peu similaires. Se battre dans la joie malgré les souffrances pour faire avancer ses droits et ses envies. Envers et contre les préjugés, les regards de travers et les murmures, les lois, l'Histoire et la religion, la haine, la peur de la différence. Faire briller chaque vie comme une flamme, imparfaite et vacillante.

Et je n'ai jamais vu autant d'arc-en-ciel scintiller sous la pluie que ce jour là.



samedi 21 juin 2014

Dimensionaut (Reprise de footing)

On étire les jambes, on enfile un TShirt et l'on repart en direction de la plus belle vue de Paris sous un soleil de plomb alors qu'il est à peine 8H30. La cité est déjà très active.
Un quartier que je vais essayer de ne pas quitter, car il est rempli de vie et de rencontres.
Courir et arriver en surplombant Paris et découvrir un couple d'Asie en tenue de mariage profitant du relatif calme et de la splendide luminosité pour enchainer les postures élégantes sous le regard amusé de la statue d'un patricien romain tout de blanc vêtu et à l'accent difficile à replacer.
Croiser des habitués qui montent et descendent sans fin.
Dire bonjour à Dominique Pinon qui part en vacances (ou en tournage).
Sourire à la cigarette du même nom fumée par un jeune adolescent russe qui reste bien 3- 4 marches derrière le groupe dont il fait parti.
Voir les jeunes marcher, leurs verres qui se renversent sur le sol , et se faire interpeller par les condés garés 2 mètres plus loin.
Redescendre et voir une jeune demoiselle sortir, l'air hébété, mi endormie, mi alcoolisée de la soirée de la veille, qui s'échappe et s'enfuit dans la rue.
Découvrir de nouveau coin plus populaires, plus encombrés, plus vivants aussi alors que la grande recherche commence à peine.
J'ai encore l’impression de découvrir encore cet arrondissement et j'espère continuer d'aimer ce que je découvrirai encore avec mes prochaines pérégrinations.

mardi 3 juin 2014

the fifth extinction ( Ou bienvenue dans le monde d'auto-euthanasie )



Tout à une fin. Mors ultima ratio comme dirait les pages roses du dictionnaire.
A plus moyenne ou longue échéance mais tout est sensé se finir.
Mais rien ne se perd ou se crée, tout se transforme. Et pourtant il faut se rendre à l’évidence. Il existe des choses qui ne perdureront pas mais qui laisseront place à d’autres choses.
Et il est de bon aloi d’essayer de conserver et de faire perdurer les choses tant qu’elles sont là, pour en profiter jusqu’au bout.
Mais il y a aussi des cas où il est bon de se demander si c’est utile de le faire. Utile de tirer la corde jusqu’à l’épuisement.
 Il a des fois où il faut apprendre à laisser aller. Ne pas persister bêtement.
Et ce n’est pas évident lorsque l’on a construit sa vie avec elle, que c’est devenu un pan nécessaire dans notre vie.
Coûte que coûte, on s’accroche, on ne veut pas lâcher, laisser partir. On a toujours cet espoir qu’un miracle va arriver et changer la donne. On a beau te dire que c’est fini, qu’on savait depuis longtemps qu’on en arriverait là, l’esprit humain, indomptable et rebelle, refuse d’abandonner. Continue d’espérer.
On continue à croire et à lutter, même si l’on sait que c’est dans un futur proche (que l’on souhaite le plus lointain en fait) que la fin ‘définitive’ arrivera.
Et lorsque l’on est dans ces derniers moments, la lente agonie qui dure et qui dure.,on essaye de se voiler la face, de croire que ça peut changer,  que quelqu’un quelque part va trouver quelque chose pour sauver la situation et le reste du monde au passage.
La survie ne tient qu’à un précieux fil qu’Atropos tient entre ses mains racornies.
Le ciseau se rapproche du goutte-à-goutte, de cette perfusion qui maintient en vie.
On n’arrive pas à se résigner, à accepter que ce soit fini, qu’il faille passer à autre chose. Accepter de laisser partir dans les ténèbres une partie de sa vie, une partie qui semble si vitale et importante. Ce n’est pas facile et il faut lutter contre cet espoir fou, cet attachement que l’on a et qui nous pousse à retarder artificiellement l’échéance.
Peut être un jour on trouvera une autre solution, quelque chose pour remplacer, à mettre en place pour ne plus à avoir à subir une longue et lente agonie, cette fin inéluctable que l’on repousse au lointain.
Un jour, peut être, on acceptera de terminer cette attente de nous même. De ne pas attendre de finir dans un misérabilisme en tentant crânement de vouloir maintenir en vie tout cela.
Un jour ; j’espère proche ; on acceptera avec sérénité de laisser mourir, de faire mourir et de prévoir l’après, l’après acharnement « thérapeutique » qui fait que l’on maintient en vie ce qui est destiné à mourir et ne pourra pas être sauvé.

Que l’on laisse mourir l’automobile à essence bordel.