mercredi 15 juin 2011

Time Flies

Déjà le mois de Juin. Après Cannes, des partiels, des déménagements, des épreuves passées et en cours, on est déjà mi juin...
A travers les enfants qui naissent et grandissent l'on voit le temps qui file et qui apparement file de plus en plus vite.
Passée la trentaine , j'ai l'impression que le temps s'écoule de plus en plus vite.. Certes on pourrait se dire qu'en étant plus occupé, vie professionnelle, vie de famille, la perception du temps serait plus distendue, que le bonheur distille dans une ex(s)tase temporelle sa félicité.
Ou alors c'est la prise de conscience du vieillisement, des limites dont le corps organique est doté, qui nous fait réaliser que rien n'est éternel dans cette vie et cette forme et que malheureusement tout avance de plus en plus vite tel le ruisseau dont la force accélère le courant au moment de rejoindre le fleuve ou les chutes...pour finir dans l'océan.

lundi 11 avril 2011

Hide & Seek

Aujourd'hui la loi sur le port de la Burqa ou le Niqab entre en application aujourd'hui.
Comme à l'époque où l'on avait lancé le projet de loi pour céder au populisme le plus lamentable qui secoue la présidence de Nicolas Sarkozy et qui se repait la faim du peuple Français (oui oui avec une majuscule), on ne parle que de la Burqa pour une loi qui (hypocritement) avait été lancée pour agir sur toutes les personnes masquées se trimballant dans les rues de notre cher pays. Une loi contre , au delà de ce que les médias et les politiques voulaient cantonner au port du niqab, les casseurs qui se collaient foulards et cagoules pour infiltrer les manifs afin de casser de la vitrine et de lapider du CRS.
Une loi qui va pourrir la vie des catcheurs masqués et qui surtout va emmerder les policiers chargés de la faire respecter.
Car si une foi passée l'enthousiasme d'avoir collé un projet de loi anti burqa pour satisfaire la soif de sang des français terrifiés par l'avancée inéluctable de l'islamisme radical et rampant, on se retrouve donc avec une loi à appliquer dont quasiment tout le monde avit oublié l'existence (moi compris) et que les policiers vont devoir joyeusement mettre en pratique (en espérant secrètement ne pas devoir répondre à des appels à l'application de la loi par des citoyens zélés.)
Comme entendu par la bouche d'un commissaire sur france inter ce matin, il va falloir y aller mollo et en usant de dialogue pour verbaliser les femmes voilées et d'essayer de savoir si elles ont été forcées par quelqu'un à se voiler.
Autant les casseurs ou les manifs de catcheurs on peut taper dedans direct, autant les femmes voilées ça va être plus rude.
Comment éviter les dialogues en pleine cité avec les frêres qui vont vouloir s'en mêler ?
Comment éviter de devoir aller contrôler les femmes d'émirs qui claquent leurs sous dans nos industries de luxe sur nos Champs Elysées ?
Doit on aller chopper dans les aéroports (lieux publics) les voyageuses en transit ou arrivant sur le sol français ?
Et si en hiver je mets un bonnet et une grosse écharpe, vais-je me faire contrôler ?

jeudi 3 février 2011

Harlequin forest

Début d'année exceptionnel avec achat, vente, travaux, partiels, déménagement, concours... on est déjà en février je n'ai rien vu passé hélas et que je suis chargé tel un coolie.
En attendant une réouverture prochaine des écrits (genre dans 2 mois au mieux) un petit texte produit pour un défi sur un forum sur le thème de la forêt. Enjoy comme disent les anglais.




Le vent se lève et se met à souffler. Le grand séquoia sent ses feuilles qui commencent à vibrer sous l’action de la brise. Jonas est un séquoia. Grand, majestueux, s’élevant vers les cieux. Il est tranquille parmi ses confrères. Peu d’arbres atteignent sa hauteur dans la forêt si ce n’est les grosses masses grises qui semblent percer le ciel .mais ceux là ne parle pas avec Jonas. Ile ne parlent avec personne d’ailleurs. Jonas pense qu’ils sont morts depuis longtemps mais tous ne se sont pas encore écroulés malgré leur état de délabrement. L’agonie doit être terrible.

Le vent se lève et Jonas frémit. Pas seulement à cause de l’action du souffle mais plus par ce qui est porté par le souffle... Un souffle mauvais qui fait mal à Jonas.
Le séquoia a peur aussi de la puissance… Ses racines ne sont pas profondes et même si la terre grise est robuste- Jonas a mis des années à s’extraire et à se développer dans cette forêt- elle risque de ne pas l’être assez pour retenir le séquoia si le vent se met à souffler trop fort.
Ce vent… ce vent de mort pour les arbres tel que Jonas mais pas seulement.
Un vent que Jonas appelle la Double Mort. La mort qui vient dans le souffle et le souffle qui porte la mort.

Cela fait… combien de temps déjà ? Lorsque Jonas tout petit commença à grandir, le vent portait déjà la mort en son haleine. Une mort lente et invisible comme le vent. Un Souffle de mort qui empoisonna Jonas et ses frères et qui tua aussi tous les autres habitants de la forêt.
Pendant quelques temps Jonas vu passer quelques formes se déplaçant sur deux ou quatre pattes qui passaient à travers la forêt. Il sentit quelques temps des oiseaux voleter et se poser dans ses branches.
Mais ils finirent tous par partir ou par tomber fauché par la Double Mort.
Jonas reste donc seul avec ses frères qui ont poussé comme lui à travers la terre grise au milieu des immenses arbres morts gris.
Jonas est triste de ne pas avoir pu discuter avec ses arbres grands, plus grands que lui… Leur savoir et leur sagesse devaient être aussi immense que leur taille. Jonas se demande des fois si c’est la Double Mort qui les a terrassé.

Et voilà que le vent redouble d’effort et se met à souffler de plus en plus.
Le bruit des maigres feuilles restant sur Jonas et ses frères se fait à peine entendre tant le passage de la Double Mort empli la forêt.
Jonas sent son tronc balancer, poussé par la pression de la Double Mort.
Son corps est faible... Son corps comme tant d’autres est affaibli par la mort porté par le souffle.
Ses racines commencent à percer d’au travers la terre grise…

Le vent souffle et souffle.
Jonas tente de lutter conter les rafales violentes qui s’abattent sur lui. Lui qui est si grand et si exposé…
Si exposé et si fatigué.
La terre grise se fissure et craquelle. Jonas n’en peut plus... Lui qui a vu tant d’années passer…son tronc en est la preuve. Il a vu cette forêt se développer, jaillir de la terre grise au milieu des arbres morts géants. Il a vu les derniers bipèdes s’écrouler, vomissant du sang. Il a vu les oiseaux tomber du ciel, les œufs morts nés dans les nids dans ses branches.
Et il a vu aussi nombre de ses frères tomber aussi sous le souffle de la Double Mort.
Jonas est fatigué… Il ne peut plus lutter, il le sait. Le vent est trop fort pour lui.

Et dans un monde ravagé par l’holocauste nucléaire, qui peut entendre l’arbre Jonas tomber au milieu de la forêt ?